TCC : Se réapproprier son présent grâce à la thérapie cognitive et comportementale

TCC

Présidente de l'Association Française des Thérapies Cognitives et Comportementales (AFTCC), Stacey Callahan est aujourd'hui une docteure en psychologie clinicienne et une professeure de psychopathologie renommée.

Son choix, celui d'opter pour une pratique passionnée et consciencieuse des TCC, a attiré notre attention : pourquoi cette approche, dont teale s'est grandement inspiré, a convaincu Stacey au fil des années ? 

Focus sur les TCC, leur raison d'être et leur richesse, à travers la pratique de Stacey Callahan.

Psychanalyse & TCC : quelles différences ?

Thérapies brèves, psychanalyse… Ces termes parfois flous peuvent alimenter certaines confusions. Stacey rappelle les fondements de la psychanalyse pour planter le décor. 

En théorie, dès l’enfance, nous traversons des stades qui nous structurent avant de parvenir à l’âge adulte. Considérant ces stades, les approches psychanalytiques déconstruisent les relations précoces qu’on noue dès le plus jeune âge, pour agir sur certaines lacunes héritées de notre passé. Ces approches ont une valeur clinique puisqu’elles sont éprouvées par la pratique et aident au traitement de troubles. Leur efficacité n’est pourtant pas systématique. 

On ne peut pas établir comment chaque individu passe d’un stade à un autre, et il peut manquer une certaine valeur scientifique et empirique pour considérer la personne dans sa globalité.

Pour répondre à ce besoin empirique, les thérapies cognitivo-comportementales (ou TCC) ont été fondées par des psychanalystes grâce aux informations issues des prémices de la psychanalyse. Stacey le rappelle : la psychologie devient enfin une science validée grâce aux TCC. En professionnelle aguerrie, elle nous éclaire quant à la richesse des TCC : 

Les TCC se basent sur plusieurs facteurs spécifiques à l’individu. Elles se plongent dans le passé de la personne pour comprendre l’apprentissage ayant créé une mauvaise adaptation à une situation. Comprendre ces adaptations pour les modifier aide à rétablir une santé mentale plus libérée, et donc plus saine.

Le processus de la thérapie cognitivo-comportementale plonge simplement au cœur d’un comportement, pour le comprendre, sans jugement et en respectant l’individualité de chacun : 

  • Si on souffre d’une phobie spécifique, on identifie dans un premier temps les sensations corporelles propres à nos peurs.

  • Neutralisé par nos émotions, on adopte un comportement qui n’est pas adapté, et on le perpétue, le plus souvent sans même réaliser qu’il peut être disproportionné.

  • Cerner nos ressentis permet de comprendre notre vécu physiologique et nos réactions (exemple : instinctivement, il faut impérativement que je m’éloigne des araignées).

La TCC, explique Stacey, c’est donc déconstruire tous les niveaux d’un comportement (ressenti, émotion, croyance et finalement ce comportement) pour apprendre à développer une nouvelle réaction à la même situation.

Mise à part sa fonction de Présidente de l’AFTCC, Stacey est aussi une professeure de psychopathologie renommée, co-directrice du laboratoire du centre d’études du CERPPS.


Son éminente carrière, au fil de l’interview, pique notre curiosité : en tant que thérapeute chevronnée, pourquoi s’est-elle tournée vers les TCC au fil des années, avec autant de passion et de conviction ?

Focus sur la pratique de Stacey : pour une vision profondément personnalisée des TCC

Quand j’ai fait mes études, j’étais passionnée par les fondements de la psychanalyse ! 

Le problème, c’est que c’est une approche difficile à mettre en place et qui ne répond pas forcément aux besoins spécifiques du patient”. 

Peu d’interactions avec la personne accompagnée, blocages persistants pour le patient, manque d’outils aidant à comprendre un problème pour le déplacer… Le père fondateur des TCC, Albert Ellis, était frustré par l’approche psychanalytique, et donc en quête de renouveau.

On s’est détaché du “tout silence”, même si certains thérapeutes le pratiquent encore. L’approche des TCC permet une réelle collaboration avec le patient. Je suis experte en psychologie, certes, mais je ne suis pas experte de la vie du patient ! Pour moi, on doit traiter un problème à deux pour le résoudre, pouvoir échanger tous les deux sur nos expertises respectives…

Démarche enrichissante, donc, pour le patient, tout comme le thérapeute… On creuse, on décortique, on tente de comprendre les émotions des patients et leurs structures, pour transformer des interprétations erronées issues de notre enfance un peu trop imaginative.

Enfant, nous ne sommes d’ailleurs pas bons du tout en interprétation !” s’amuse Stacey Callahan.

Finalement, nous vivons tous à travers nos interprétations, ce qui fascine Stacey : notre traitement le plus puissant, c’est nous-même.

Les TCC vont aller chercher, comprendre exactement ce qui a déclenché un déclic et comment le défaire, et c’est ça le processus que j’adore : le patient va lui-même créer le déclic le plus puissant pour lui !

La clé des TCC, c'est donc de plonger au cœur de notre histoire personnelle pour la réécrire plus sereinement, sans la nier. En somme : comprendre l'origine de comportements qui nous échappent pour se les approprier. 

 "Il s'agit d'une thérapie de l'ici et maintenant", poursuit Stacey. "On ne peut pas retourner dans le passé et le modifier évidemment, mais on peut s'y attarder en thérapie pour changer notre façon de le vivre, au présent. Dans les TCC, c'est la temporalité du passé qui est importante, et donc en conséquence : notre temporalité au présent."

A cet égard, l'importance d'éclairer notre présent à la lumière de notre passé est telle que certains spécialistes des TCC, dont Stacey, se tournent vers l'approche humaniste. Celle-ci se penche sur nos questions les plus existentielles pour nous aider à comprendre notre rôle dans la vie ("Qui suis-je ?", "Quel est le sens de ma vie?", entre autres).

"Nous accordons beaucoup d'importance aux valeurs, aux choix derrière nos actions. Le patient définit lui-même ses valeurs, et nous, thérapeutes, l'aidons à dépasser ses limites pour trouver du sens."

La réussite de l'alliance thérapeutique est donc essentielle pour maximiser l'impact de l’accompagnement.

Nous nous sommes justement questionnés, avec l'aide de Stacey, sur la possibilité de continuer le travail hors séance, pour le rendre plus efficace.

Quel pourrait être le bénéfice de la thérapie digitale, au quotidien, dans la vie du patient ?

teale, vers une continuité de la thérapie pour plus d’efficacité 

Le thérapeute est donc l'architecte d'un mieux-être dont le patient sera le bâtisseur.

Poursuivre le travail hors séance l'aide à consolider la thérapie, en expérimentant de nouveaux comportements.

"La technologie est géniale pour prendre conscience de ses pensées" s'enthousiasme Stacey. "Elle est accessible, rapide et simple à utiliser. Elle permet aussi d'optimiser le soin, pour des effets plus tangibles et durables."

Outre la continuité de la prise en charge, Stacey évoque aussi les bénéfices de l'intelligence artificielle pour le suivi du patient.

"On évalue toujours les améliorations lors des séances. Mais l'intelligence artificielle permettrait, notamment pour les patients présentant par exemple un risque suicidaire, d'être alerté en temps réel pour s'adapter encore mieux au patient en proie à une souffrance psychique."

Grande était notre tentation, évidente, de l'interroger quant à son avis de thérapeute sur notre application, teale : 

"Les TCC sont une excellente introduction pour les personnes ressentant un blocage sans éprouver le besoin de consulter un psy, ou sans oser encore passer le cap de le faire Cette approche s'adapte à tout le monde, d'où son utilisation fréquente en entreprise.

L'approche de teale, qui s'inspire justement des TCC, est particulièrement adaptée puisqu'elle n'envahit par l'individu : il demeure maître de ses avancées.

Pour l'entreprise, l'application représente une valeur ajoutée indéniable : elle rend le mieux-être plus accessible pour tous, rapidement. L'individu se porte mieux, ce qui impacte forcément la qualité de son travail, et donc les performances."

Nous remercions chaleureusement Stacey pour son temps et sa riche expertise.

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