Trouver son rythme de travail sans s'épuiser

A l’heure du diktat de la productivité, on a tous, un peu trop souvent, cette impression de poursuivre des heures qui nous échappent.

 

On a parfois l'impression d'être surmené, de se fatiguer facilement… mais les impératifs, eux, demeurent réels.

 

Doit-on s’arrêter pour redémarrer la machine ?

 

Récupérer pour être moins fatigué, ok… mais est-ce possible sans culpabiliser ?

 

Tel est l’objectif de cet article : prendre conscience qu'on a tous un fonctionnement qui nous est propre, selon les moments, en fonctionnant plus facilement ou à l’inverse de manière plus fastidieuse. 

 

Lindsay Brénugat, psychologue spécialisée en neuropsychologie, nous explique ici comment apprendre à mieux se connaître et à optimiser notre fonctionnement, pour une meilleure qualité de vie au travail couplant productivité et intégrité.

 

Écouter et suivre son propre rythme

La notion de rythme de travail est essentielle pour apprivoiser votre propre productivité.

Votre rythme, c’est aussi bien votre cadence de travail dans une journée que la durée pendant laquelle vous pouvez vous concentrer. Avez-vous l'impression d'être plus efficace le matin ? Ou au contraire le soir ? 

Comprendre son rythme est essentiel pour être productif sans s’épuiser : si on s'impose des tâches dans les moments où on est fatigué, ses tâches nous paraîtront beaucoup plus coûteuses et fastidieuses.

Pour cerner notre moment le plus productif de la journée, on parle de “temps de mobilisation optimale maximal”.

Votre temps optimal correspond à la durée pendant laquelle vous réussissez à vous concentrer sur une tâche sans que cela soit trop coûteux pour vous. A savoir : nous avons tous une durée optimale plus ou moins variable, même s’il est convenu que le temps maximal de concentration optimal est généralement de 45 minutes. 

 

Quelques recommandations simples pour identifier votre temps de travail optimal et y adapter votre emploi du temps :

  • S'observer, et reconnaître nos pics d’énergie et nos moments plus fastidieux.

  • S'approprier nos moments d’énergie et les prendre en compte dans notre organisation. Lorsqu'on est plus mobilisable, on va privilégier les tâches qui pourraient nous être plus complexes et nous demander plus d’efforts. Au contraire, lorsqu'on sait qu'on est dans une période où on est plus fatigué, on va réserver ces moments-là pour des tâches plus automatiques ou routinières. Cette organisation permettra d'éviter de travailler sans être productif : on pourra donc quand même optimiser ce temps-là. 

Pour repérer notre temps de mobilisation optimal, quelques signes simples révèlent la diminution de notre concentration: Est-ce qu'on commence à bâiller ? A ne plus tenir en place et avoir envie de bouger ? Est-ce qu'on est plus distrait ?

Si la fatigue est au rendez-vous, l'outil le plus efficace pour pouvoir nous remobiliser, que tout le monde connaît mais que personne n'utilise, est la pause.  

La pause efficace permet une vraie coupure par rapport à ce qu'on est en train de faire, pour récupérer nos capacités attentionnelles. Elle n'a pas besoin d'être longue : une pause de une à deux minutes peut être très efficace et peut souvent suffire à se remobiliser.  

Notre rythme nous est propre, tout comme notre manière d’assimiler les informations. 

Questionnons-nous ensemble sur vos préférences sensorielles.

 

Tenir compte de ses préférences sensorielles

Les préférences sensorielles, c’est la manière dont on préfère comprendre et retenir les informations qu'on reçoit.

Connaître nos préférences sensorielles nous permet de pouvoir maximiser nos apprentissages en sélectionnant la bonne source pour aller chercher la bonne information.

 Il existe plusieurs types de préférence sensorielle : 

  1. Entendre, voir et lire : est-ce qu'on préfère entendre les informations que l'on reçoit, est-ce qu'on préfère les voir ? Est-ce qu'on préfère les lire ?

  2. Est-ce qu'on préfère plutôt un support statique, comme un journal ou un livre ? Où est-ce qu'on préfère plutôt quelque chose d'animé comme par exemple la télévision pour recevoir l'information ? 

  3. Certaines personnes peuvent aussi être kinesthésiques, c'est-à-dire qu'elles peuvent mieux apprendre et assimiler l'information, lorsqu'elle est associée à un mouvement corporel.  

Pour savoir quelle est notre préférence sensorielle, souvenez-vous, enfant, quel était votre mode d'apprentissage favori. 

Une fois qu'on a identifié qu'elle était notre préférence sensorielle, l’impliquer dans notre manière de traiter les informations aidera à être plus productif, pour une démarche moins coûteuse en énergie : 

  • Si on a une mémoire visuelle, on peut s'approprier l’information en essayant de la visualiser mentalement. 

  • Si notre mémoire est plutôt auditive, on peut par exemple verbaliser à voix haute les informations qu'on doit mémoriser. 

  • Si on est plutôt kinesthésique, on peut se mettre en mouvement et créer une gestuelle qui va nous aider à mieux mémoriser nos informations.

Outre vos prédispositions naturelles, des éléments extérieurs impacteront votre productivité, et indirectement votre potentielle fatigue : votre environnement de travail, par exemple.

 

Adapter l’environnement et le cadre de travail

Minimisant l’impact de l’environnement sur notre concentration, rares sont ceux d’entre nous s’étant posé cette question : quel est mon cadre de travail préférentiel, celui qui me ressemble ? 

Travailler dans un cadre qui ne nous correspond pas, c’est malheureusement s'épuiser parfois rapidement et être donc moins efficace.

Lorsqu’on évoque notre environnement de travail, certaines questions aident à trouver le meilleur cadre pour nous : est-ce que j'aime plutôt travailler dans des espaces silencieux et isolés ? Est-ce que j'aime travailler seul où est-ce que j'aime travailler en équipe ?

Lorsqu’on travaille en entreprise, certes, il n'est pas toujours évident d'être maître de son environnement de travail. Si on travaille en open space, on ne peut pas forcément exiger d'avoir un bureau isolé pour préserver notre concentration. 

Il existe cependant de petites techniques que l'on peut mettre en place pour essayer d'être le plus possible en harmonie avec notre cadre de travail optimal : 

  • Si vous êtes en open space et que vous ne pouvez pas vous isoler, vous pouvez par exemple mettre des boules quies pour être moins perturbé par le bruit environnant. 

  • Si vous préférez travailler en équipe, vous pouvez par exemple être à l'initiative de réunions de travail avec vos collègues, de travail collaboratif. En cas de télétravail, n'hésitez pas à créer des sessions de télé-travail en groupe. 

Last, but not least : coupez les notifications, les alertes et les sonneries lorsque vous travaillez. Bloquez une plage horaire bien définie pour consulter vos mails, ce qui vous aidera à réduire le nombre de distractions.

Et ensuite ?

La productivité n’a rien de magique : elle est souvent le fruit d’un apprentissage qui aboutit à une meilleure connaissance de nous-même.

Malgré les injonctions à se fixer des objectifs et les atteindre, ne l’oublions pas : notre corps, notre esprit, sont uniques. C’est avant tout dans notre individualité que l’on peut avancer, sans s’épuiser.


À retenir 💡

  • Nous avons tous des fonctionnements qui nous sont propres, et qui vont dépendre d'un certain nombre de facteurs internes, comme nos préférences sensorielles ou notre rythme naturel. Ils dépendent aussi de facteurs externes, comme votre cadre de travail.

  • Se connaître et comprendre son propre fonctionnement permet d’être plus à l'aise au quotidien, pour effectuer nos tâches de manière moins fastidieuse, et donc moins fatigante. 

  • Ne négligez pas l’impact de votre environnement sur votre productivité.

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