Avec la pandémie mondiale, la santé mentale est entrée dans le monde de l’entreprise et fait partie des grandes actualités RH du moment. En tant qu’employeur, pourquoi est-il crucial de s’emparer du sujet ? Et comment s’y prendre concrètement pour initier une démarche de santé mentale au sein de sa structure ? On décortique le sujet dans cet article. Au programme : des bonnes pratiques à mettre en place pour vous lancer et préserver le bien-être mental de vos équipes !
Santé mentale : de quoi parle-t-on ?
Définition de la santé mentale
Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit point définition s’impose. Souvent réduite au scope de la maladie ou du trouble mental, la santé mentale est beaucoup plus large et possède même une définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Concrètement, elle se définit comme “un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive et d'être en mesure d'apporter une contribution à la communauté. Il n’y a pas de santé sans santé mentale”.
Ce que cela montre ? Que santé mentale et santé physique sont indissociables et essentiels à notre épanouissement personnel certes, mais aussi, professionnel.
Les éléments de la santé mentale
La santé mentale est composée de plusieurs piliers dont la réalisation de soi, le rapport aux autres et le rapport au travail font partie. C’est d’ailleurs pour cela que la crise du Covid-19 (où la distanciation sociale et l’incertitude ont rythmé nos quotidiens) a eu un impact conséquent sur notre santé mentale.
Plus concrètement, voici les 5 dimensions qui ressortent lorsque l’on creuse la définition de la santé mentale :
La maîtrise de soi : qui comprend la gestion de notre stress mais aussi la compréhension et la régulation de nos émotions (par exemple ne pas nous laisser submerger par la peur) ou encore le contrôle de nos impulsions.
L’estime de soi : avoir confiance en soi (c’est-à-dire croire en ses capacités pour atteindre ses objectifs), s’accepter (être positif sur soi et sa personnalité) et se sentir utile sont les 3 bases de ce pilier.
Les relations interpersonnelles : et plus particulièrement notre capacité à construire et entretenir des relations positives, à exprimer nos émotions et à faire preuve d’empathie.
La résilience : c’est-à-dire notre capacité d’adaptation à de nouvelles conditions, mais aussi l’optimisme, la capacité à faire face et à surmonter l’adversité.
L’épanouissement, comprenant notre équilibre de vie, notre développement personnel. Cela peut passer par de nombreuses choses comme le fait de remplir sa vie de choses intéressantes, faire preuve de curiosité, apprendre, découvrir.
Pourquoi agir sur la santé mentale ?
Mieux vaut prévenir que guérir : voici un dicton on ne peut plus vrai, qu’il s’agisse de santé physique ou mentale.
Pour satisfaire une volonté salariale forte et s’inscrire dans les tendances RH à venir, pour permettre à l’entreprise de devenir plus saine et performante, pour répondre aux obligations légales…Tour d’horizon des bonnes raisons de prêter attention, en tant qu’employeur, au bien-être mental au travail.
Les enjeux d’une politique de santé mentale en entreprise
Actuellement, nous faisons face à un problème : le stress, l’anxiété et le mal-être n’ont fait qu’augmenter ces dernières années. La crise sanitaire et la crise du marché de l’emploi sont même des accélérateurs de cette vague.
Résultat : selon Santé Publique France, en 2021, 12,5% des Français âgés de 18-85 ans auraient vécu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois.
Notre Baromètre de la Santé Mentale des Salariés fait même état de chiffres plus alarmants : 23% des salariés interrogés sont à risque de dépression et 30% des salariés ont déjà envisagé de quitter leur entreprise pour protéger leur santé mentale.
Et cette situation ne risque pas de s’arranger si le cadre du travail reste générateur de risques psychosociaux et que la qualité des conditions de travail n’est pas mise au centre des préoccupations des employeurs.
En plus d’être une obligation légale pour l’employeur (article L. 4121-1 du Code du travail,), prendre soin du mental de ses collaboratrices et collaborateurs est essentiel pour de multiples raisons comme la rétention/fidélisation, l’efficacité et l’attractivité par exemple. Premièrement, car cela répond à une véritable attente des employés (sondage OpinionWay). Et ensuite, car le coût de la non prise en charge de la santé mentale peut s’annoncer colossal : turnover, absentéisme, et présentéisme liés peuvent en effet représenter 3 000 euros par employé par an, selon le cabinet Deloitte.
Au-delà de l’aspect légal et éthique, les employeurs ont donc aussi des intérêts financiers à proposer un environnement de travail plus propice à l’épanouissement et à réduire tous les risques qui peuvent affecter la santé psychologique des salariés.
Mettre la santé mentale de vos équipes au premier plan de vos stratégies RH s’avère donc nécessaire dans cette période où le rapport au travail évolue grandement et est parfois même remis en cause.
Comment améliorer la santé mentale au travail ?
6 bonnes pratiques pour instaurer une politique de santé mentale dans son entreprise
Alors comment agir pour répondre aux besoins des salariés et devenir une organisation saine ? Plutôt que de prendre le risque d’improviser sur ce sujet complexe, voici les étapes recommandées pour vous lancer.
1 - Faire un état des lieux de l’existant
L’idée ? Identifier les points forts et faibles de votre structure sur le sujet. Pour cela, n’hésitez pas à vous rapprocher de services comme la médecine du travail pour vous appuyer sur des résultats chiffrés ainsi que des témoignages. Taux d’absentéisme, nombre d’arrêts pour maladie, taux de turnover, cas de syndrome d’épuisement professionnel (également appelé “burn-out”) peuvent être de bons premiers indicateurs pour prendre la température du bien-être au travail et commencer à cogiter à la politique de santé mentale adéquate.
Par ailleurs, n’hésitez pas à vous pencher sur les documents qui traitent des risques psychosociaux dans l’entreprise, et à les mettre à jour au besoin. Les risques psychosociaux que sont le stress au travail, le harcèlement et d’autres violences en tout genre sont en effet des facteurs d’aggravation de la santé mentale au travail. Ils remettent parfois en cause la sécurité physique, mais affectent aussi le niveau d’anxiété à l’idée d’aller travailler, la confiance en soi, les relations au sein d’une équipe, etc.
En complément de ces données quantitatives, l’évaluation du climat social via l’étude de satisfaction des salariés est aussi essentielle. Cela permet de mettre en avant l’humain et constitue en soi une première étape vers une meilleure prise en considération du bien-être des employés. Envisagez par exemple la mise en place d’un baromètre QVT une à deux fois par an. Il pourra vous servir de base pour établir les mesures en faveur du bien-être au travail, mais aussi permettre d’analyser les résultats de cette politique au fil des mois et des années.
💡 Bon à savoir : sur ce point, faire appel à un partenaire extérieur spécialisé peut être judicieux pour vous faire gagner du temps et de l’énergie. Son expertise pourra aussi vous apporter des ressources et des solutions que vous n’aviez pas envisagées, et qui pourraient vous être d’une grande utilité pour analyser le climat social dans l’entreprise.
2 - Convaincre votre direction
Effectuer une recherche approfondie sur les problèmes rencontrés et en sortir un rapport détaillé, c’est bien. Mais sans l’aval du CODIR, une politique de santé mentale a peu de chance d’être insufflée au sein de toute l’entreprise et donc d’être pertinente. Par où commencer pour persuader votre direction qu’une telle démarche est primordiale pour votre structure ? Voici 3 arguments qui peuvent vous être utiles :
- Le parallèle avec la santé physique : commencez par expliquer que l’on n’attend pas d’avoir des problèmes pour prendre soin de sa santé physique. Avec la santé psychologique, c’est la même chose : il est possible, et nécessaire, d’agir avant de constater une situation de détresse ou de burn-out.
Ensuite, mettez en avant le fait que les sujets de santé mentale comme les troubles du sommeil, le stress, la perte d’un proche etc. peuvent tous nous toucher à un moment ou à un autre (eux compris) et avoir un impact sur la vie professionnelle. - La rentabilité de l’entreprise : montrez que c’est la santé financière de l’entreprise qui est en jeu derrière ces problématiques et qu’il est urgent d’agir maintenant pour éviter de plus lourdes conséquences. Des salariés qui souffrent de problèmes de santé mentale sont moins productifs, moins présents. Sans compter l’image que donne une entreprise où le bien-être au travail est négligé, auprès des partenaires commerciaux, des investisseurs et des candidats à l’embauche.
- Votre maîtrise du sujet : insistez sur les chiffres que vous avez collectés en amont pour montrer que vous vous appuyez sur des faits établis. N’hésitez pas à aller même un cran plus loin en montrant un planning, une estimation du budget, les grandes étapes de déploiement ou encore les potentiels partenaires extérieurs : tout cela montrera votre capacité à piloter le projet.
3 - Miser sur la communication pour faire connaître votre politique de santé mentale à toutes les parties prenantes
Intéresser les collaborateurs au sujet de la santé mentale est une étape cruciale pour faire connaître votre politique et lever le tabou. De cette manière, vous montrez à vos équipes qu’en cas de besoin, ils peuvent trouver du soutien. “Qu’est-ce que la santé mentale ? Pourquoi en prendre soin est important ?” peut faire par exemple l’objet d’une première réunion de lancement et/ou être mis en avant lors de l’accueil de nouveaux arrivants dans l’entreprise.
Sur ce point, les managers ont également un rôle à jouer pour promouvoir les actions menées. Pour cela, n’hésitez pas à les former en amont pour qu’ils deviennent ambassadeurs de votre politique.
🤝 Ce qui peut vous aider : vous inspirer de la communication de Rtone, un studio de développement de produits qui fait appel à une solution de santé mentale pour ses équipes suite à des problématiques de surengagement. Pour maintenir l’engouement autour de l’initiative, les équipes RH ont mis en place une “squad” : un groupement de personnes composé par du personnel RH, mais aussi d’autres collaborateurs intéressés par le sujet du bien-être mental. L’idée ? Participer à la communication en interne pour faire vivre le sujet et identifier les points sur lesquels des ateliers collectifs peuvent être pertinents. Un bon moyen pour impliquer toutes les équipes et faire en sorte que la santé mentale devienne un véritable réflexe.
4 - Agissez en prévention grâce à des programmes de thérapie digitale
Réagir en cas de crise c’est bien, mais éviter que les collaborateurs aient besoin d’en arriver là, c’est encore mieux. Pour cela, il faut leur donner des outils pour mieux se connaître et aller bien au quotidien. Ainsi, vous les rendez actrices et acteurs de leur bien-être mental. Pour faire en sorte que tout le monde se sente concerné, il faut aller plus loin que les traditionnels EAP (Employee Assistance Program) qui proposent une solution similaire pour tous les salariés et ayant des taux d’engagement très faibles.
Contenus personnalisés et adaptés, passages à l’action concrets ou encore application pour faciliter l’accès aux ressources sont donc fortement recommandés afin d’être sûr que chacun y trouve son compte. En bref, sur ce point, faites de la technologie votre alliée.
5- Menez une politique qui touche tous les aspects du bien-être au travail
Si communiquer et faire connaître les problèmes de santé mentale au travail est un premier pas, et qu’impliquer les salariés via des actions de prévention est le deuxième pas, il faut aller encore plus loin.
La démarche pour une meilleure qualité de vie des travailleurs doit aussi passer par des changements pratiques, lorsque cela s’avère nécessaire. Et les leviers d’action ne manquent pas :
- former les managers au sujet de la santé mentale, aux bonnes pratiques pour de bonnes relations dans le cadre professionnel, pour la motivation des collaborateurs, pour instaurer un climat de confiance ;
- adapter l’environnement physique de travail aux besoins : création d’open-spaces, mise en place d’espaces de détente, fourniture de mobilier de bureau plus adapté, etc. ;
- revoir l’organisation du travail : répartition des tâches, flexibilité des horaires de travail, formation à la gestion du temps, télétravail, etc. ;
- favoriser l’évolution professionnelle via la formation, le recrutement prioritaire en interne, le mentorat, l’évaluation des compétences, la responsabilité des salariés, etc. ;
- réduire les sources de stress et d’anxiété liés à la sécurité de l’emploi, aux changements dans l’entreprise, à l’hyperconnexion, etc.
Ce ne sont ici que quelques exemples concrets, qu’il convient d’adapter au secteur d’activité de l’entreprise, au nombre d’employés et aux problématiques mises en avant lors de l’étude de l’état actuel de la situation.
6 - Mesurer votre impact dans le temps
Pour piloter sereinement votre démarche, il faut pouvoir comprendre les évolutions et analyser régulièrement les points forts et faibles. Pour cela, on vous recommande de définir en amont des indicateurs mensuels à suivre via un tableau de bord (pourquoi pas par équipe). L’avantage ? Vous pouvez agir en fonction des résultats, prédire les potentiels décrochages via des ateliers collectifs et donc transformer en profondeur la culture de votre organisation.
Vous l’aurez compris, en tant que responsable RH, vous avez un rôle de premier plan pour déployer une politique de santé mentale. Et bonne nouvelle : notre solution de Santé Mentale teale peut vous accompagner. Via notre programme holistique (issue des Thérapies Comportementale et Cognitives), nous mêlons à la fois un accompagnement individuel pour soutenir chaque salarié, et un accompagnement collectif pour détecter et traiter en profondeur les problématiques.
De l’analyse de vos enjeux au suivi régulier en passant par un plan de communication à votre image, tout est pensé pour que votre politique de santé mentale soit une réussite. Cerise sur le gâteau : grâce à un dashboard personnalisé, vous pouvez vous fixer des objectifs chiffrés et suivre leur évolution.
Si l’envie vous en dit, on vous invite à prendre rendez-vous avec nous pour en discuter de vive voix. Sinon, vous pouvez également découvrir les retours d’expérience de services ressources humaines d’autres entreprises (Guerlain ou encore 360Learning) qui ont passé le cap et expliquent comment ils accompagnent concrètement leurs équipes. Bon visionnage !