Burn-out chez vos collaborateurs : les signaux faibles qui doivent alerter

Selon Christina Maslach, chercheuse américaine en psychologie, le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, correspond à un ensemble de symptômes physiques, psychologiques et psychiques qui trouvent leurs causes dans l’accumulation de stresseurs professionnels. Aujourd’hui, il n’est pas encore reconnu comme une maladie mais comme un phénomène lié aux conditions de travail. Résultat : il n’est pas forcément facile de le prévenir et de le prendre en charge. 


En tant que responsable RH, il est donc essentiel de repérer au plus tôt les signaux envoyés par vos collaborateurs. Cela permettra d’éviter des conséquences plus graves et durables pour leur santé mais également pour la qualité du travail, le climat social et la performance. Zoom sur les signes qui doivent vous alerter et des pistes d’actions à mettre en place.

Sommaire :
Qu’est-ce qu’un “burn-out” ?
Les signaux précurseurs du burn-out à garder en tête
Que faire si l’un de vos collaborateurs présente des signes d’épuisement professionnel ?



Qu’est-ce qu’un “burn-out” ?

Pour prévenir le burn-out, il faut d’abord savoir de quoi l’on parle. Un retour à sa définition s’impose donc. Le terme a été utilisé pour la première fois en 1974 et en 1988, Wilmar Schaufeli et Dirk Enzmann le définissent ainsi : “un état d’épuisement physique, émotionnel et mental résultant d’une exposition à des situations de travail émotionnellement exigeantes”.

Plus concrètement, selon la spécialiste Christina Maslach, 3 dimensions le caractérisent : l’épuisement de l’individu (physiquement et mentalement, par exemple le sentiment d’être débordé·e), la dépersonnalisation ou le cynisme (forme de distanciation avec les actions produites) et la perte d’efficacité (moins de production au travail et perte de confiance en soi).

Charge de travail trop importante, manque de reconnaissance ou d’autonomie, conflits de valeurs, manque de sens… Le burn out trouve son origine dans ce que l’on appelle les facteurs de risques dits psychosociaux (RPS). À noter que ce syndrome s’inscrit dans la durée. En effet, c’est la récurrence et la persistance de ces facteurs RPS dans le temps qui peuvent amener à un point de rupture.




Les signaux précurseurs à déceler pour mieux protéger vos collaborateurs du burn out

Même si les responsables RH et/ou managers n’ont pas comme mission d’endosser les rôles de psychologue ou de médecin du travail, repérer les signes avant-coureurs va leur permettre de réagir en conséquence.

Les manifestations du burn out se font de manière insidieuse et progressive. Ce qui rend son diagnostic pas toujours évident. Il existe cependant des signaux fréquents qui permettent de le détecter. Ces signaux peuvent être individuels et collectifs. Regardons cela de plus près.




1 - Les signaux individuels 

“Voici les principaux symptômes qui doivent vous mettre la puce à l’oreille et quelques questions à vous poser pour les détecter chez vos collaborateurs :

  • Une fatigue et des troubles du sommeil : l’individu se plaint-il de manquer d’énergie ? D’avoir des difficultés d’endormissement ou des insomnies ? A-t-il régulièrement des yeux cernés/creusés en arrivant au bureau le matin ?

  • Des difficultés à se concentrer : la personne fait-elle part de problèmes de concentration, de confusion, d’idées embrouillées ?  

  • Une irritabilité et des troubles de l’humeur : l’individu est-il facilement irritable ? A-t-il des émotions à fleurs de peau ? Se comporte-t-il différemment que de coutume dans ses relations avec autrui ?

  • Un manque de motivation et d’enthousiasme au travail : la personne manifeste-t-elle des signes inhabituels de désinvestissement professionnel ? Par exemple des pauses qui s’éternisent ? Des retards plus fréquents ? Des arrêts maladies en cascade ?

  • Un manque d’efficacité et de discernement professionnel : est-ce que l’individu dévalorise le travail qu’il accomplit ainsi que ses compétences ? Fait-il plus d’erreurs qu’avant ? A-t-il du mal à prioriser ? Se sent-il dépassé et stressé à chaque nouvelle petite difficulté ? 

  • Des symptômes physiques : le collaborateur fait-il part régulièrement de douleurs ? Maux de tête, migraines, mal de dos par exemple ?

  • Des conversations et des discussions constamment en relation avec le travail : la personne a-t-elle du mal à décrocher le soir ou le week-end ?

Toutes ces questions et leurs réponses sont autant d’indicateurs d’alerte qui peuvent laisser présager qu’un collègue bascule dans un syndrome d’épuisement professionnel. Cependant, petit point de vigilance : cette liste doit être prise avec un certain recul. En effet, certains signes cités peuvent faire référence à d’autres syndromes. “En termes d’énergie, on a tous des hauts et des bas selon les saisons, la lumière ou plein d’autres choses. Cela fait partie des hauts et des bas de la vie normale. Là où ça devient inquiétant, c’est quand ces symptômes remplissent 3 critères : la durée, l’accumulation, et leur fréquencevient préciser Clémence Ruelle, psychologue du travail chez teale.

Bon à savoir : en complément de ces questions, vous pouvez jeter un coup d'œil au questionnaire MBI (Maslach Burnout Inventory). Ce dernier propose une évaluation psychologique selon 22 items.




2 - Les signaux à l’échelle de l’entreprise

En plus des signaux individuels, certains signaux collectifs peuvent également traduire l’existence de risques psycho-sociaux. Le Ministère du Travail en distingue de deux types :

  • Certains liés au fonctionnement de votre structure. Parmi ceux-là, on peut citer un fort taux d’absentéisme ou à l’inverse ce que l’on appelle du “présentéisme”au sein des équipes. Ensuite, une détérioration de la qualité des produits et services, des grèves à répétition ou encore des procédures judiciaires en cours sont potentiellement des signes de l’existence de facteurs de RPS. Enfin autre moyen de prendre le poul : analyser les causes de départ de vos collaborateurs (par exemple les démissions).

  • Certains liés à la santé et à la sécurité des travailleurs. Par exemple, vous pouvez analyser l’activité du service de santé au travail. Nombre de visites spontanées, demandes d’aménagement de poste, inaptitudes totales ou partielles… peuvent être révélateurs. Idem, être attentif aux accidents du travail ou à certaines pathologies diagnostiquées (de type TMS - troubles musculo-squelettiques par exemple) est important. 

Vous l’aurez compris, pour déceler tous ces signaux, il est essentiel d’être attentif à l’ensemble des collaborateurs, à leurs comportements mais aussi à la dynamique globale de l’entreprise.




Que faire si l’un de vos collaborateurs présente des signes d’épuisement professionnel ?

Il faut savoir qu’en tant qu’employeur, la loi vous oblige à faire de la prévention en matière de stress. Plus exactement, l’INRS précise “que l’employeur doit évaluer les risques et prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés, ce qui implique de prendre en compte le stress au travail.

Si des signaux vous inquiètent chez vos collaborateurs, voici ce que nos experts teale vous conseillent :

  • À court terme, faciliter le dialogue en réunissant l’équipe pour évoquer la question, instaurer des points de suivi individuel ou encore réduire le temps de travail sont des bonnes premières pratiques à mettre en place. Vous pouvez également lire notre ebook gratuit rédigé par des psychologues du travail : on y partage 6 conseils concrets pour prévenir l’épuisement de vos salariés. À garder en tête : Si vous êtes manager et que vous ne vous sentez pas en mesure de faire bouger les choses, vous rapprocher des RH est recommandé.

  • À moyen/long terme, déployer une vraie solution pour accompagner vos collaborateurs autour de la santé mentale est fortement recommandé. Chez teale par exemple, pour aider les entreprises face à ce problème, nous proposons une méthodologie bien ficelée (campagne immersive pour les managers, séance d’introduction à la santé mentale sur place, support individuel multicanal pour tous les collaborateurs, collectes mensuelles de données pour faire un suivi…)

Pour vous donner une idée plus précise de ce que cela donne, vous pouvez jeter un coup d'œil aux retours d’expériences des équipes RH Critizr, 360Learning ou encore Guerlain qui ont choisi teale pour les épauler sur la santé mentale en entreprise.


Le sujet vous intéresse ? Nous organisons régulièrement des cafés avec d’autres RH pour discuter et partager les bonnes pratiques sur la santé mentale. Vous pouvez regarder les prochaines dates juste ici et vous inscrire gratuitement à celui qui vous plaît. 


Vous avez envie d’agir concrètement pour vos collaborateurs ? De savoir comment nous aidons Nestlé, Guerlain, SNCF ou encore Sanofi face à un tel défi ? Prenez rendez-vous avec notre équipe et découvrez comment adresser ce sujet dans votre structure.

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