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Créé le
December 2, 2021
• Mis à jour le
December 2, 2021
8
min

Désacraliser l’échec pour prendre du recul

Démystifier l’échec

Analyse de Clément Le Coz, psychologue

Réussite professionnelle, succès amoureux, prospérité financière... Notre société s’est souvent questionnée sur la recette de ceux auxquels rien ne résiste.

Y aurait-t-il une combinaison spécifique permettant de rencontrer à coup sûr de grandes réussites en contournant les situations difficiles ?

Est-ce qu’au contraire, les vainqueurs seraient tout simplement des vaincus ayant capitalisé sur leurs échecs ?

Voilà notre souhait à travers cet article : démystifier l’échec pour savoir prendre du recul et se recentrer sur le moment présent.


L’échec, ce n’est pas seulement le passage obligé vers la réussite.

C’est aussi, souvent, l’étape incontournable que nous traversons tous, pour nous trouver nous-même et construire une histoire unique : la nôtre.

Nous évoquerons dans cet article issu de l’analyse de Clément Le Coz, psychologue,  la peur de l’échec, ce qu’elle révèle de nous, et surtout comment vivre l’échec avec sérénité, sans le minimiser ni le dramatiser 🙂

La peur de l’échec peut créer l’échec

La peur de l’échec, c’est un peu comme un cercle vicieux : elle crée et induit des émotions négatives qui nous poussent, paradoxalement, à rencontrer l’échec. 

Souvent, ce sont de subtils mécanismes inconscients qui, accumulés, alimenteront cette peur : augmentation du stress, de l'anxiété, suivis d’une baisse de l'estime de soi et de la confiance en soi.  

Le premier pas vers la rupture de ces schémas qui nous échappent souvent est tout simplement d’en prendre conscience.

Cette fameuse peur de l'échec se manifestera souvent par des stratégies d'autohandicap (appelées aussi “autosabotage”) qu’on appliquera sans s’en rendre compte.


Voici un exemple évocateur mentionné par Clément.

     “Je travaille avec des sportifs qui, pour protéger leur ego et anticiper l’échec, ne vont pas aller s’entraîner de la semaine ou vont faire la fête la veille d’un match”    

— Clément Le Coz

 
Pour canaliser nos petits stratagèmes inconscients, une recommandation souvent efficace :  s'obliger à donner le maximum de soi pour atteindre nos objectifs.

Il reste cependant indispensable de rester réaliste et d'avoir des objectifs précis et pertinents. 

Notre Tip teale

Pour décliner vos objectifs en actions concrètes, n’hésitez pas à vous baser sur une technique scientifiquement validée : la méthode S.M.A.R.T. 

Il vous suffit de vous fixer des objectifs spécifiques, mesurables, atteignables, réalisables, et temporellement définis.

Creusez cette méthode pour l’appliquer au quotidien grâce à l’application teale 😉

L’échec, à part la peur qu’il peut générer, peut être plus ou moins difficile à vivre en fonction de son protagoniste.

Penchons-nous sur notre perception de l’échec et les manières de l’impacter positivement.

Travailler sur les perceptions pour mieux vivre l’échec

Décryptons ensemble notre perception de l’échec. 

Les perceptions, ce sont toutes les représentations qu’on a du monde et de notre quotidien.

En somme : tout dépend de nos perceptions.  


Notre perception de l’échec, à défaut d’être une vulnérabilité dont on souffre, peut être une force indéniable si on s’emploie à le percevoir comme un apprentissage qui va nous permettre d'en sortir plus avisé.

“Un sportif peut être très content de la troisième place parce qu’il n’en a pas l’habitude, alors que d’autres vont être déçus de finir 3e.”    

— Clément Le Coz

 
Autre chose par rapport aux perceptions : elles sont basées sur la manière dont on se perçoit soi-même dans une situation, d’où l'importance d'avoir une certaine confiance en soi. On parle évidemment ici de perceptions personnelles, dites humaines, et donc subjectives.

Voilà pourquoi nous avons tous des perceptions différentes : nos chemins vers une relation apaisée à l’échec sont donc tous uniques.  

Dès lors qu'on a pris conscience de nos perceptions par rapport à l'échec, on tente de rationaliser ses pensées pour apprendre à relativiser.

Un outil assez simple pour rationaliser sa perception de l'échec en trois étapes : 

  1. Noter premièrement tout ce qu'on a réussi dans la situation concernée.
  2. Noter tout ce que l'on a appris dans cette situation : on ne se concentre pas sur le négatif mais uniquement sur notre apprentissage.
  3. Noter ce qu'on a le mieux fait que d’ordinaire dans cette situation pour finir sur une note positive et valoriser vraiment nos compétences.

Au-delà de la subjectivité de nos ressentis, une autre posture permet de surmonter l'échec plus facilement : celle de l'autocompassion.

Pratiquez l’autocompassion

Faire preuve d'autocompassion, c'est se parler à soi-même de manière attentionnée et bienveillante, sans jugement.

Pensez, par exemple, aux mots qui vous viendront à l’esprit pour consoler un ami en situation d'échec.


Si l'autocompassion aide à surmonter les échecs, c’est parce qu'on est souvent bien plus dur envers soi-même qu’envers les autres. On a d’ailleurs remarqué en psychologie que la persuasion verbale (le fait de se répéter de nombreuses fois les choses) fonctionne.  

Positivement, mais aussi dans le sens inverse : si on se répète qu'on n’est pas doué, on va finir par y croire. Au contraire, plus on se valorise, et plus on développe la confiance  en nous.

Les personnes qui ne pratiquent pas l'auto compassion ont aussi souvent tendance à se blâmer, ce qui augmente le stress en diminuant la confiance en soi.  

Si vous souhaitez pratiquer l'autocompassion, Clément Le Coz recommande de s'écrire un texte à soi-même en utilisant le “tu” comme si on réconfortait un ami ayant échoué, ce qui aide à prendre de la distance.


Suite logique de l’autocompassion, une autre notion est essentielle pour pouvoir aller de l'avant et ne pas ruminer une situation négative : l’acceptation.

Pratiquer l’acceptation

Première étape vers l'acceptation de nos émotions : en prendre conscience, et les nommer. Une fois qu'on a verbalisé nos ressentis, il est plus facile de les accepter.

Cette acceptation permet ensuite de prendre de la hauteur.

À l'inverse, le fait de ruminer empêche d'aller de l'avant. Ce blocage renforce notre ressenti quant à cette situation d'échec, et entretient donc nos émotions négatives.

Étonnamment, l’échec est d’ailleurs très fréquent chez les personnes qui sont socialement valorisées : celles qui ont socialement réussi sont souvent celles qui ont le plus connu l'échec.

Souvenez-vous en : échouer, c’est avant tout accepter d’être faillible, et donc humain. 

Accepter d’être humain pour apprendre à lâcher prise

Reconnaître son échec est une forme d'humilité : cela prouve qu’on n’est pas centré sur l’ego et donc capable de reconnaître nos torts.

Là se situe le premier pas vers notre développement. 

Refuser l’échec,  c'est un peu refuser de grandir puisque lorsqu’on nie nos torts, on bloque la possibilité d’apprendre et donc de s’améliorer.  


Reconnaître ses échecs permet d’affirmer qu'on a le courage d’apprendre de nos erreurs pour aller de l'avant.

“Désormais, dans les entretiens d’embauche, on demande souvent aux candidats s’ils ont déjà connu l’échec. Et quelqu’un qui n’a jamais connu l’échec, ça fait peur car cela sous-entend que la personne n’est pas en mesure de reconnaître ses torts, donc elle n’apprend pas et n’évolue pas.”    

— Clément Le Coz

 

Et ensuite ?

Déconstruire l’échec, ce n’est pas seulement le minimiser en gardant à l’esprit qu’il est inévitable et que tout le monde le traverse à un moment donné.

C’est aussi, parfois, ne pas craindre de le ressentir ouvertement et sereinement, pour comprendre l’apprentissage qu'il détient, et accueillir notre version plus aguerrie et plus affirmée.

Pour d’autres thématiques parsemées de vidéos bienveillantes de thérapeutes et d’activités concrètes d’application, rendez-vous sur l’application teale ;)


À retenir 💡

  • La peur accentue les perceptions d’échecs. Pour l’apprivoiser, tentez de vous concentrer sur vos objectifs grâce à la méthode S.M.A.R.T. 
  • Concentrez-vous sur votre perception de l'échec. Tout dépend de nos perceptions, d’où le besoin de prendre du recul et l’importance de voir l’échec comme un apprentissage. 
  • Pratiquez l'auto compassion, en vous parlant à vous-même avec respect et bienveillance.
  • Acceptez  l'échec : tant qu'on n’accepte pas nos émotions, on ne peut pas en retenir un apprentissage, et donc s'améliorer.
  • Reconnaissez que l'échec est universel. C’est un mécanisme humain, tout le monde se retrouve dans une situation d'échec à un moment donné de sa vie.  Acceptez-le, et même mieux : valorisez-le :)