Toujours connecté, jamais vraiment déconnecté.
Les emails tard le soir, les notifications Slack pendant le dîner, les appels pendant le week-end… Nos nouveaux modes de travail rendent l’hyperconnexion presque inévitable. Mais à quel prix ?
Fatigue mentale, stress chronique, épuisement : quand la frontière entre vie pro et vie perso disparaît, c’est la santé mentale qui trinque. Pour protéger les salariés et la performance globale, il est nécessaire de respecter, d'encourager le droit à la déconnexion. Comment l’appliquer concrètement ? Quels sont ses impacts ? On vous explique tout dans cet article.
Droit à la déconnexion : de quoi s’agit-il ?
Le droit à la déconnexion est un concept qui peut paraître un peu vague, tant pour les employeurs que pour les salariés : nous vous aidons à y voir plus clair sur ce qu’il veut dire et sur le cadre légal qui l’entoure.
Définition générique du droit à la déconnexion
Avec la recrudescence du télétravail et l'utilisation massive des outils numériques, la frontière entre vie professionnelle et personnelle s’estompe, la connexion devient permanente. Le droit à la déconnexion vise à rétablir un équilibre essentiel : il protège les salariés en leur garantissant de ne pas être sollicités en dehors de leurs horaires de travail. Cette obligation vaut pour les appels téléphoniques et pour les outils de communication professionnels et personnels que sont les messageries instantanées, e-mails, intranets, etc.
Ce que dit la loi sur le droit à la déconnexion
Le droit à la déconnexion est un concept assez récent dans le monde du travail. Introduit dans le Code du travail en 2016, il est devenu obligatoire en 2017 pour les entreprises de 50 salariés et plus disposant de représentants syndicaux. Chaque année, elles doivent négocier un accord qui vise à définir les modalités d’exercice de ce droit, à déterminer les actions de sensibilisation à mettre en place, à instaurer des outils de régulation pour l’usage des moyens de communication numérique en présentiel et en télétravail, à mettre en place un suivi et des ajustements, etc.
Si aucun accord n’est trouvé, ou si l'entreprise ne dispose pas de représentants syndicaux, elle se retrouve dans l'obligation d’établir une charte de droit à la déconnexion, après consultation du Comité Social et Économique (CSE) de l’entreprise.
Droit à la déconnexion : pourquoi est-ce essentiel pour la santé mentale des collaborateurs ?
Le droit à la déconnexion est essentiel pour la santé mentale des collaborateurs car il agit comme un rempart contre les effets néfastes de l’hyperconnexion. Les sollicitations incessantes via e-mails, appels ou messageries instantanées créent en effet une surcharge informationnelle : le cerveau est constamment sollicité sans avoir le temps de se reposer. Cette exposition permanente entraîne, à plus moyen et long terme, une fatigue cognitive, un stress accru et peut mener à l'épuisement professionnel (burn-out).
L’absence de limites claires entre vie privée et vie professionnelle est un autre facteur de risque. Lorsqu’un salarié est connecté en permanence, il devient difficile pour lui de se déconnecter psychologiquement du travail. Cet envahissement nuit à la qualité des relations personnelles, au repos et à la récupération. Or, ce sont des éléments fondamentaux pour maintenir un équilibre de vie sain et préserver sa santé mentale.
En effet, se ressourcer est indispensable pour préserver son bien-être mental. Les périodes de déconnexion permettent aux collaborateurs de recharger leurs batteries, de réduire la pression mentale et de retrouver leur créativité et leur motivation. Une connexion constante, à l’inverse, alimente un stress au travail chronique et augmente les risques de troubles anxieux ou dépressifs.
Quelles mesures pour garantir le droit à la déconnexion de ses équipes ?
C’est à l'entreprise de fixer un cadre et de proposer un environnement de travail propice au bien-être : voici quelques pistes à mettre en œuvre pour limiter l'hyperconnexion des collaborateurs.
Mettre en place une charte de droit à la déconnexion
La création d’une charte de droit à la déconnexion est une première étape essentielle pour garantir son respect. Destinée aux salariés, aux managers et aux ressources humaines, cette charte doit clairement définir les limites d’utilisation des outils numériques, les plages horaires à respecter et les modalités en cas d’urgence.
Pour qu’elle soit effective, elle doit faire l’objet d’une communication claire et accessible : affichage dans les bureaux, intégration au livret d’accueil et diffusion lors des réunions d’équipe. Une révision régulière permet de l’adapter aux évolutions de l’entreprise et aux retours des collaborateurs.
Former et sensibiliser les managers
Les managers sont les premiers gardiens du droit à la déconnexion. Par une gestion bienveillante et le management par l’exemple, ils encouragent leurs équipes à respecter les temps de pause. Si le manager lui-même envoie des emails tard le soir ou des messages le weekends, il est difficile d'encourager le droit à la déconnexion, non ?
Sensibiliser les managers aux impacts de l’hyperconnexion sur la santé mentale des salariés leur permet aussi de détecter les signes de surcharge et de prévenir les situations de burn-out.
Axer la culture d’entreprise sur le bien-être des salariés
Une culture d’entreprise bienveillante, qui place le bien-être des salariés au cœur de ses valeurs, est indispensable pour assurer le droit à la déconnexion. En valorisant la santé mentale au-dessus des performances, les collaborateurs se sentent légitimes à se déconnecter sans crainte de représailles.
Les initiatives telles que des journées dédiées au bien-être, des messages réguliers sur l’importance du repos ou des programmes de soutien psychologique renforcent cet engagement. Se doter d’une solution de santé mentale au travail comme celle imaginée par teale vous aidera également à prendre soin de la santé mentale de vos collaborateurs.
Ainsi, les salariés sont encouragés à préserver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Comment réussir à se déconnecter en tant que salarié et préserver son bien-être mental ?
Si l’employeur a l’obligation de respecter la charte mise en place et les bonnes pratiques pour permettre aux collaborateurs de se déconnecter, ces derniers peuvent aussi agir. Voici quelques conseils à destination des salariés (et de vous-mêmes) pour apprendre à mieux gérer son temps et à appliquer le droit à la déconnexion sans culpabiliser.
Connaître ses propres limites et celles imposées par la charte du droit à la déconnexion
Pour réussir à se déconnecter, il est essentiel de bien connaître ses limites personnelles et les règles définies par l’entreprise via la charte du droit à la déconnexion. Identifiez les moments où vous êtes le plus productif et ceux où vous avez besoin de vous ressourcer. Respectez les plages horaires prévues au contrat pour ne pas répondre à des sollicitations professionnelles en dehors des heures de travail, y compris en télétravail. Cette prise de conscience vous aidera à structurer vos journées et à préserver votre énergie mentale.
Apprendre à dire non
Savoir dire non est une compétence précieuse pour se déconnecter. Il est normal de poser des limites lorsqu’une demande arrive en dehors des horaires habituels ou si elle empiète sur votre vie personnelle. Refuser poliment, mais fermement, permet de rappeler que vos besoins de repos et de déconnexion sont importants, tout en maintenant une relation professionnelle saine.
Communiquer clairement avec ses collègues et supérieurs
Une communication transparente est la clé pour gérer vos disponibilités. Informez vos collègues et votre hiérarchie des moments où vous n’êtes pas disponible. Activez des messages d’absence automatique ou définissez des plages horaires où vous pouvez être contacté pour des urgences. En fixant ces règles dès le départ, vous instaurerez un climat de respect mutuel et faciliterez l’application du droit à la déconnexion.