Décrypter les mécanismes du cerveau pour devenir meilleur manager

Saviez-vous que pour 70% des gens, leurs relations avec leur manager les affectent autant que leur relation avec leur partenaire ? C’est en tout cas ce que révèle le Workforce Institute at UKG dans son étude.

Élément clef du développement humain d’une entreprise, le métier de manager est un rôle difficile qui nécessite d’apprendre sur la durée. En effet, certaines personnes peuvent être promues très vite à ce type de poste. D’autres encore peuvent avoir du mal à prioriser le bien-être de leurs collaborateurs. La bonne nouvelle ? Il existe de nombreux outils et méthodes issus des Thérapies Comportementales et Cognitives pour s’améliorer en continu. Que vous vous apprêtiez à endosser cette importante responsabilité ou que vous cherchiez à devenir meilleur, zoom sur 7 bonnes pratiques de nos coachs et thérapeutes spécialisés sur le sujet. 

#1 - Développez votre écoute active

L’écoute active est une stratégie de communication qui permet d’instaurer un climat de non jugement et de compréhension de l’autre. Concrètement, elle comprend 4 étapes : 

  • Écoutez pleinement votre interlocuteur, sans distraction,

  • Reformulez avec vos propres mots,

  • Vérifiez que vous avez bien compris en posant la question,

  • Puis ouvrez la discussion en privilégiant les questions ouvertes (c’est-à-dire qui ne demandent pas une réponse en oui ou non)

Par exemple, si votre collaborateur vous dit : “ce produit ne me convient pas du tout, je le trouve absolument désagréable”, vous pouvez répondre : “Tu trouves ce produit désagréable, c’est bien ça ? Qu’est-ce qui ne te convient pas ?

 

#2 - Utilisez la Communication Non Violente et la communication positive

Le but ? Fluidifier les échanges en choisissant attentivement les tournures de phrases et les mots que vous utilisez. Pour cela, la psychologue Marshall B. Rosenberg (qui a développé cette méthode) recommande d’y aller en 4 étapes : 

  • Observez les faits. Prenons un exemple lié à un retard : “Je constate que tu arrives plus tard que d’habitude depuis quelque temps, on ne te voit plus lors de la pause-café avec l’équipe

  • Exprimez vos sentiments / votre ressenti. Pour reprendre l’exemple : “Je suis inquiète”

  • Énoncer vos besoins. Pour récapituler : “J’ai besoin de comprendre pourquoi, d’avoir un éclairage”

  • Réfléchissez à une demande concrète pour résoudre le problème. Pour terminer, cela pourrait donner : ”Est-ce que l’on pourrait se prendre un temps pour en discuter ?”


Éviter les négations (par exemple “je préfèrerais que” plutôt que “je ne veux pas que”) est également une bonne pratique à garder en tête pour être dans une dynamique de cercle vertueux. 

 

#3 - Recherchez la motivation auto-déterminante dans les missions que vous confiez

La motivation auto-déterminante est le fait de se mettre en mouvement de manière naturelle. Soit parce que l’on ressent du plaisir à réaliser l’activité pour elle-même. Soit parce qu’elle permet d’exprimer une valeur qui est fondamentale pour soi. 

Pour savoir ce qui pousse vos collaborateurs à se lever le matin, n’hésitez pas à les questionner régulièrement : sur leur charge de travail, sur leurs envies d’évolution etc. Grâce à leurs réponses, vous pourrez mettre en place les conditions pour favoriser la motivation auto-déterminante au quotidien. 

Par exemple, si vous devez confier la tenue d’un budget à un membre de votre équipe, vous allez d’abord chercher dans l’équipe qui a le plus le plaisir des chiffres ou alors celui ou celle pour qui le sentiment d’utilité est un besoin fort (en effet, un budget étant très utile pour un groupe).  

 

#4 - Suivez ce modèle en 6 étapes pour prendre de meilleures décisions

Décider fait partie intégrante des missions du manager. Et c’est loin d’être un exercice facile. Pour vous aider, nous vous conseillons : 

  • De commencer par définir des objectifs S.M.A.R.T c’est-à-dire simples (précis), mesurables, atteignables, réalisables et en temps limité (via des dates butoires). 

  • Ensuite, priorisez les objectifs. Pour cela, évaluez l’importance de chacun de vos objectifs. 

  • Maintenant que vous y voyez plus clair, définissez les options possibles pour atteindre ces objectifs

  • Liez les objectifs et les options en vous demandant “quelles options ont le plus de chance de me permettre d’atteindre mes objectifs ?

  • Prenez la décision

  • Apprenez : utilisez l’expérience pour améliorer vos futurs choix.

#5 - Inspirez vous de cette check liste pour guider une conversation face à un collaborateur en colère

Conflits, situations de blocage… On peut parfois se sentir démunis en tant que manager face à certaines situations. Cette check liste vous permettra d’adopter la bonne attitude et de prendre en compte la colère de l’autre.

  • Reconnaissez la légitimité de la colère de l’autre : “Je comprends que tu sois en colère…

  • Posez la question : “J’ai l’impression que tu es en colère, est-ce bien le cas ?

  • Reformulez sans interpréter : “Tu es en colère parce que …, est-ce bien cela ?

  • Cherchez à comprendre le besoin non satisfait : “De quoi aurais-tu besoin ?

  • Cherchez à comprendre sa demande : “Quelle est ta demande ?

  • Validez que vous avez bien compris : “Si je comprends bien…

  • Demandez ce qu’il se passe si on ne peut pas accéder à la demande : “Et si je ne peux pas répondre à ta demande… ?

  • Invitez au dialogue : “Pourrions-nous trouver une autre solution ensemble ?

Dans tous les cas, attention à ne pas escalader la colère.

#6 - Utilisez les premiers secours psychologiques pour gérer les évènements de vie négatifs de vos collaborateurs  

En tant que manager, vous devez parfois faire face à des situations où vos collaborateurs vivent des crises, par exemple le décès d’un proche. Les premiers secours psychologiques sont basés sur la compréhension du fait qu’il existe des moments dans lesquels une personne peut vivre une expérience qui la dépasse. Si c’est le cas pour un membre de votre équipe, gardez en tête ces 3 bonnes pratiques : 

  • Observez la réaction que l’événement ponctuel induit avant de vouloir agir. Il n’y a pas de risque vital engagé comme dans le cadre d’un accident par exemple, qui nécessite des secours physiques immédiats.

  • Vérifiez le besoin et le souhait de la personne en difficulté : est-ce que mon aide est légitime et nécessaire ici ? Est-ce que la personne a envie que j’intervienne ? Est-ce que mon lien avec cette personne me permet de lui proposer de l’aide ? En fonction de votre degré de proximité avec cette personne, montrez-vous soutenant comme on peut l’être dans le cas d’une mauvaise nouvelle, mais respectez son espace et son besoin d’intégrer et de digérer ce qui lui arrive.

  • Suggérez-lui un soutien psychologique auprès d’un professionnel si sa réaction vous semble inadaptée de manière prolongée.

Ce qui peut également vous aider pour savoir comment agir dans ce genre de situation : réfléchir à un événement de votre vie qui a pu être difficile, puis écrire ce qui vous vient à l’esprit concernant vos réactions, vos émotions, vos besoins et l’accompagnement obtenu/requis. 

 

#7 - Gérez et délimitez votre temps consacré au travail pour éviter le surmenage et montrer l’exemple

En tant que manager, votre attitude sert de boussole à votre équipe. Prêter attention à votre équilibre de vie permet de montrer l’importance de la déconnexion et du repos. De cette manière, vous diminuez le risque de burn out pour vous (et vos collaborateurs).  

Délimiter son temps de travail, cela ne veut pas dire travailler moins mais travailler mieux” explique la psychologue Marjorie Meslier.
Pour y parvenir :

  • Identifiez vos voleurs de temps (c’est-à-dire les demandes imprévues ou les stimuli externes qui viennent perturber vos missions) et agissez dessus. Vous pouvez par exemple bloquer certaines applications / définir des plages horaires pour répondre à vos e-mails.

  • Soyez vigilant à votre environnement de travail : fixez-vous des objectifs à la journée, déléguez quand c’est possible, apprenez à dire non à de nouvelles demandes, prenez des pauses régulières…

  • Soyez à l’écoute des signaux de votre corps : fatigue, difficultés à vous concentrer, troubles de l’humeur, discussions seulement axées sur le travail… Si ces symptômes durent dans le temps, s’accumulent et sont de plus en plus fréquents, cela doit vous mettre la puce à l’oreille. N’attendez pas d’être au bout du rouleau pour prendre soin de vous.

Le métier de manager n’est pas de tout repos. Mais armé de ces bonnes pratiques et outils, vous pourrez favoriser toutes les conditions pour permettre à vos équipes de s’épanouir ! 

 

Bon à savoir : Nous organisons régulièrement des cafés avec d’autres RH pour discuter et partager les bonnes pratiques sur la santé mentale. Vous pouvez regarder les prochaines dates juste ici et vous inscrire gratuitement à celui qui vous plaît. On sera ravis de vous rencontrer !

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