Savoir dire non pour un meilleur équilibre

Rares sont ceux d’entre nous à l’aise à l’idée de dire non, quitte à se placer dans une situation inconfortable.

 

Il est parfois délicat de trouver sa propre posture, surtout au sein d’une équipe : malgré notre charge de travail, tenter de plaire à tout le monde, mais ne pas paraître non plus trop arriviste. Et tout cela, évidemment, sans décevoir personne.

 

On en parle peu, mais l’engrenage du “oui”, c’est aussi dépanner les collègues ou les proches en rendant service. Louable, certes, mais aider nous amène parfois à minimiser notre charge de travail. C’est donc, subtilement mais sûrement, glisser petit à petit vers un risque d’épuisement.

 

Dans cet article pensé pour toutes les personnes qui ont des difficultés à dire non, notre thérapeute Sarah Lee Salas nous livre des techniques concrètes pour vous aider à vous protéger dans différentes situations, des plus simples aux plus délicates.

 

Un conseil :  allez-y pas à pas.  Apprendre à dire non est un apprentissage quotidien et progressif.  

Soyez indulgent avec vous-même,  la démarche n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air ;)  

 

Apprenez à vous situer 

Pour apprendre à vous situer, Sarah Lee conseille tout d’abord de vous observer vous-même.

D’ordinaire, comment dites-vous  “non” ? Tremblez-vous ? Avez-vous la voix hésitante ? 

 

Prêtez attention aux différentes situations de votre quotidien. 

Au travail, réussissez-vous à dire non à un manager qui vous en demande trop ?  Acceptez-vous l’invitation lorsqu’un collègue souhaite souvent boire un verre après le travail  alors que vous préférez vous reposer ? 

A la ville, parvenez vous à dire non à un vendeur très insistant qui veut vous vendre quelque chose ? 

 

C'est en s'observant qu'on apprend à se situer : vous comprendrez mieux quelles pensées alimentent vos comportements.

 

 

Identifiez les pensées qui vous empêchent de dire non

Parfois, nous pouvons avoir ce qu’on appelle en psychologie des “pensées automatiques”, qui sont des pensées limitantes qui nous empêchent de dire non.

 

Ces pensées automatiques sont généralement des préjugés, des fausses croyances qu'on nourrit sur nous et les autres. Elles se déclenchent la plupart du temps sans même qu’on s’en rende compte . 

 

Voici l’exemple d’une pensée limitante très fréquente : “Pour dire non, je dois me justifier, Je dois expliquer pourquoi je ne veux pas. ”

 

Pour y répondre, on peut développer ce qu’on appelle des “pensées facilitantes”. 

Ces pensées facilitantes sont au contraire des pensées qui vont favoriser notre action et qui vont nous aider à dire non. Ce sont des pensées positives qui vont s’opposer bénéfiquement aux pensées limitantes.

 

Pour la pensée limitante “Pour dire non, je dois me justifier. ”, une pensée facilitante serait au contraire de se dire “Non, ce n'est pas vrai, je peux refuser sans donner de raison à mon interlocuteur” . 

 

Veillez à être à l’écoute de vos pensées limitantes, puisqu’elles définissent les futures pensées facilitantes qui vous aideront à passer à l'action !


Évoquons désormais plus précisément les situations les plus épineuses : comment s’affirmer lorsqu’il est compliqué de dire non ? Face à un interlocuteur manipulateur ou agressif, comment respecter notre intégrité sans en être soi-même heurté ?

Gérer les situations délicates : la manipulation et l’agressivité 

Il est délicat de refuser lorsqu'on est face à un manipulateur ou à une personne agressive. Se protéger est indispensable, d'autant plus que ce genre de situation est difficilement appréhendable lorsqu’on n’y est pas finement préparé. 

 

Comment repère-t-on une demande qui relève de la manipulation ?

Lors de ce type de demande, votre interlocuteur n'est pas vraiment direct.

Vous percevez, subtilement, qu'il y a un message caché implicite qui vous met mal à l’aise sans trop savoir pourquoi. 

Vous ressentez que sa demande véhicule deux messages qui ne sont d’ordinaire pas censés être au même niveau.



“Ne sors pas avec tes amis ce soir. Si tu sors avec tes amis ce soir, c'est que tu ne m'aimes pas vraiment.” Si votre compagnon ou votre compagne vous demande de ne pas sortir avec vos amis pour cette raison, cette demande relève de la manipulation.

 

Lorsqu’on est confronté à la manipulation, Sarah Lee conseille de recadrer l'interlocuteur en distinguant les différents messages cachés. 

 

Votre partenaire vous dit : “Si tu sors ce soir avec des copines ou des copains, c'est que tu ne m'aimes pas vraiment. Je te demande de rester à la maison”. 

Recadrez-le en distinguant bien les deux messages ! 

“Mon amour et mon affection, tu peux compter dessus, mais je ne vais pas faire l'impasse sur ma soirée, j'ai aussi besoin de voir mes amis”.

 

Au-delà de la manipulation, il est tout aussi épineux de s’affirmer face à une personne agressive. 

Une demande peut être qualifiée d’agressive lorsque votre interlocuteur hausse le ton, vous manque de respect, parle fort, ou se montre trop insistant. 

Dans ce cas, appliquez ce qu'on appelle le refus de forme. Si votre interlocuteur est agressif dans sa demande, vous avez tout à fait le droit de refuser de poursuivre la conversation tant qu'il est agressif. Le refus de forme consiste soit à quitter la pièce, soit à arrêter la conversation.

 

Utilisez par exemple cette formulation : "Écoute, je refuse d'avoir cette conversation tant que tu me parles sur ce ton là et tant que tu es agressif. Nous reprendrons plus tard.”

Les situations délicates ne concernent cependant pas uniquement les personnes manipulatrices ou agressives.

Dans une autre mesure, quel challenge de dire non à une personne qu’on aime !

Tout aussi compliqué que lorsqu’on s’est déjà engagé et qu’on doit se rétracter…


Et ensuite ?

N’oubliez pas qu’apprendre à s’affirmer est le travail d’une vie !

Vous avez désormais fait vos premiers pas par rapport au refus, ce qui peut être particulièrement salvateur.

N’hésitez pas à continuer à vous exercer et à mettre en pratique les outils présentés dans cet article par Sarah Lee Salas.

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À retenir 💡

  • Apprendre à dire non est accessible à tout le monde. Si vous avez des difficultés, appuyez-vous sur les techniques évoquées dans cet article pour vous les approprier.

  • Vous avez le droit de dire non, tout autant que le droit de ne pas vous justifier.

  • Apprendre à dire non, c’est aussi construire une confiance en vous et une estime de vous. Autrement dit : il s’agit d’une démarche essentielle pour vous faire respecter et avoir des relations saines et positives.

  • Si après vous être exercé, vous avez toujours des difficultés, n’hésitez pas à consulter un thérapeute qui vous accompagnera dans cette démarche, afin de comprendre les raisons plus profondes de cette difficulté à dire “non”.

Vous êtes RH ? Découvrez notre guide pour préserver l’épuisement de vos collaborateurs ici.

 

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